Gazer des gens, c’est mal. Je crois qu’on est tous globalement d’accord. Alors pourquoi est-ce qu’on ne peut quasiment plus allumer la télé ou ouvrir un bouquin sans tomber sur une évocation plus oui moins larmoyante de cette grande faute qu’on est tous supposés porter?
La Shoah est devenu un business comme un autre. A force d’être rabaché à tort et à travers le devoir de mémoire est devenu une espèce de valeur ajoutée à tout et n’importe quoi. Je ponds un bouquin médiocre? Je vais le saupoudrer de camps de la mort nazis et ça deviendra une oeuvre poignante. Je fais un film de merde? J’y rajoute de vrais morceaux de juifs morts dedans et tada! J’ai une évocation de l’horreur qu’on ne doit pas oublier tout ça.
Bien entendu, ça ne fonctionne qu’avec les camps des méchants SS. Ce n’est pas transposable avec les goulags des vilains rouges parce que eux ils avaient un idéal universel et donc ils n’étaient pas vraiment si mauvais.
Résultats on bouffe de la chambre à gaz comme de l’histoire d’amour. C’est devenu d’un banal insoutenable. Et c’est aussi devenu une espèce de rappel à l’ordre permanent qu’il ne faut pas mal penser. Pourtant ce n’est pas le seul exemple valable, la république a massacré les chouans, les anglais les afrikaners, les ricains les indiens, les cro-magnons les néanderthaliens et ainsi de suite. Alors pourquoi ne s’accrocher qu’à celui-la?
Enfin, qu’ils en profitent. J’ai entendu dire que dans certaines écoles on ne pouvait plus en parler parce que certaines personnes exactement comme les autres mais dont il faut célébrer la diversité qui n’existe pas parce qu’ils sont comme les autres, mais en plus riches parce que d’une autre culture mais comme les autres quand même* considèrent que soit c’est une fable sioniste, soit c’est une jolie histoire qu’il faudra recommencer dès que possible. La banalisation vient de l’habitude j’imagine.
* Suite à la nomination de ce petit texte par le MRAP je l’ai légèrement altéré parce que je suis un gentil garçon et que ça me fait beaucoup de peine qu’on puisse penser que non.