Le dernier concept à la mode semble être celui de « l’Etat de droit ». Tout le monde en parle sans avoir la moindre idée de ce que cela signifie.
Alors je vais vous expliquer rapidement ce qu’est un « Etat de droit ». Ce n’est rien d’autre qu’un système dans lequel la séparation des pouvoirs est effective. Ca ne veut pas dire que c’est un Etat démocratique ou un Etat qui danse le mambo avec des chatons les soirs de clair de lune. Seulement que l’exécutif, le législatif et le judiciaire sont indépendants les uns des autres et se contrebalancent.
Par conséquent, on peut dire de manière assez décontractée que non, la France n’est pas plus un Etat de droit que je ne suis un joueur de tambourin péruvien manchot. Chez nous, en particulier depuis la catastrophique mise en place du quinquennat (récemment transformé en niquennat par notre bon président comme l’a fort bien dit Fredo Mitterrand) le législatif n’est en gros plus que la chambre d’enregistrement des décisions plus ou moins farfelues de l’exécutif. Nos magistrats sont quasiment tous nommés par le gouvernement. Le président du Conseil d’Etat est le premier ministre. Donc pas tellement besoin de passer des heures à discuter de l’indépendance du judiciaire…
Donc, non, la France n’est pas un Etat de droit. Maintenant que nous avons mis ça de coté en 2 coups de cuillère à pot de chambre, essayons de comprendre ce que les sémillants imbéciles qui utilisent cette expression veulent dire dans les tréfonds de leur petits cœurs tout mou.
Je ne peux que deviner, mais j’imagine qu’en fait ce qu’ils veulent dire c’est que c’est un Etat qui applique le droit qu’il a édicté. Pour vous donner un exemple pratique, imaginons que le gouvernement décide que les petits koalas prépubères auront désormais le droit de se marier à des grenouilles vénéneuses. Des gens auront bon vitupérer, le gouvernement s’en tamponnera le coquillard avec une queue de cerise. Une fois la loi passée, il pourra affirmer que comme on est dans un Etat de droit, la loi doit s’appliquer à tous. En d’autres termes, le gouvernement imposera son ingénierie sociale pour la même raison que le chien se nettoie les gonades avec la langue, parce qu’il peut le faire.
Ceci est donc encore un magnifique exemple de détournement du langage qui a pour effet de grignoter nos liberté comme un genre de gangrène gazeuse et sournoise. Leur Etat de droit n’est rien d’autre qu’une manifestation de plus du droit positif qui permet de tout faire au nom de la loi y compris les pires horreurs et les injustices les plus infâmes car ce que la loi fait, la loi peut le défaire. Revenons à nos koalas et à nos grenouilles. Le gouvernement qui s’est arrogé le droit d’autoriser ces unions contre nature pourrait tout aussi bien punir de mort ceux qui s’y adonnent, ou les rendre obligatoires. Bref, il peut faire ce qu’il veut.
Dans ces conditions, je préfère de très loin ne pas vivre dans un « Etat de droit ».